Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes

mercredi 14 février 2018

Wildflower - Wildflower (2017)


  Wildflower est un trio de jazz anglais formé par Idris Rahman (saxophone, flûtes), Leon Brichard (basse, contrebasse), et Tom Skinner (batterie). Sur cet album, Wildflower, sorti en 2017, le groupe délivre free jazz organique, aéré et spirituel, inspiré selon leurs propres dires par Pharoah Sanders, Alice Coltrane, Yusef Lateef et Sun Ra ainsi que par le jazz modal et diverses musiques traditionnelles asiatiques et africaines (Gnawa, Bengali folk).

  Ma petite préférée, "Flute Song" ouvre le bal. Un morceau aéré, délié, au beat espacé allant crescendo en intensité, à la basse insistante mais souple, et à la flûte obsédante, jouant avec les gammes de l'Asie et de l'Afrique de la plus belle des manières. Une belle illustration du côté cosmique et spirituel qui guide leur musique. Rahman retrouve  son saxophone sur "Where The Earth Meets The Sky", avec une structure équivalente : tandis qu'il égrène ses mélodies célestes et leurs variations free, la batterie marque le beat en s'autorisant quelques fantaisies tandis que la basse garde le cap. 


  De façon intéressante, "Long Way Home" est plus agressive, plus sauvage, plus rythmée, presque jazz-rock, teintée de blues et de psychédélisme sombre. Et au final, très intense. Encore un excellent morceau. Le rythme redescend un peu, mais pas la tension, sur l’intrigante, menaçante et mystérieuse "Other Worlds", dont les explorations sonores divaguent entre jazz New-Yorkais, John Coltrane période Sun Ship et musiques du Moyen-Orient. C'est donc avec étonnement que l'on accueille le morceau suivant, "Hogol", au beat africain et à la mélodie quelque part entre Fela Kuti, Duke Elligton et l'afro-pop des 70's-80's (William Onyeabor, Francis Bebey) qui a inspiré tout un pan de l'art-rock américain et européen contemporains (Talking Heads, Tom Tom Club...). Avec bien sûr, de pertinentes sorties de routes free magnifiquement appuyées par un groove syncopé. L'alchimie et la virtuosité du saxo et de la batterie sont vraiment le gros, gros point fort de ce merveilleux morceau, qui reste accessible malgré sa complexité grâce à l'oreille affûtée des musiciens.

  Une belle reprise de l'intro sur la très pure "Flute Song (Outro)", et nous voilà déjà sortis de ce voyage prenant mais bien trop court. Vous aurez compris que je tiens ce disque en très haute estime, et si je suis déçu de ne pas être tombé dessus à sa sortie l'an dernier, je suis heureux d'avoir fini par l'écouter et je ne peux que vous encourager à faire de même, car c'est vraiment un grand disque de jazz et un grand disque tout court.

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