Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes

mercredi 15 juin 2016

Flatbush Zombies - 3001 : A Laced Odyssey (2016)



  Ce disque démarre comme sa pochette le suggère, en mode comics et cartoonesque, sur l'introductif "The Odyssey". Un compte à rebours annonce des cordes cinématographiques oppressantes, et une grosse voix grave de bande annonce balance "In a world full of haters, stands a single group, who clearly separate themselves from the rest" les Flatbush Zombies donc, qui recherchent la gloire et le triomphe. Sur cela déboulent des percussions martiales, un piano grandiloquent, puis le drop : un beat hip hop impeccable d'Eric "The Architect", le producteur surdoué du groupe, et un flow rugeux et impeccable, pour un résultat sombre et prenant à la gorge d'emblée. Le niveau est posé : les instrus seront d'une précision chirurgicale et les flows variés et agiles. Le décor est posé, finalement on n'aura pas un album de rap cartoonesque mais une tentative audacieuse de sortir le meilleur album possible, non seulement de hip-hop, mais de musique tout court. Avec un niveau d'exigence incroyable au niveau musical, dans les voix comme les instrumentaux, et une démarche sombre et sans concessions.




  Puis suit le tube absolu de l'album, "Bounce", dont le génie est de superposer un flow roots et rugueux au possible à une superbe instrumentation mélancolique, très pop synthétique, avec petites guitares post punk, boîte à rythme hip-hop et synthés partout. Un des grands morceaux rap de ces dernières années, à la fois ancré dans une tradition et moderne, et d'une qualité sans reproches. Le plus classique "R.I.P.C.D." suit, très East Coast et sombre, un peu à la manière de Joey Bada$$, l'autre artiste majeur de cette scène de Brooklyn (alias "Flatbush") à laquelle les Zombies appartiennent. Et ça fonctionne à merveille. Tout comme le psychédélique "A Spike Lee Joint" qui suit, et ses touches jazzy là encore très côte Est.



  L'album continuera sur cette lancée sombre et prenante, qu'il soit drivé par un piano mélancolique ("Fly Away", "This Is It"), des chœurs virils ("Ascension"), des synthés dépressifs ("Smoke Break (Interlude)", "New Phone, Who Dis?"), une guitare ("Trade Off", "Your Favorite Rap Song") ou des cordes ("Good Grief"). 




  A chaque fois The Alchemist nous sort le grand jeu avec productions riches et subtiles, et les MC délivrent un flow impeccable. Du grand art ! 
Si vous voulez vérifier par vous-mêmes c'est par ici.

Merci pour votre lecture et vos commentaires



Alexandre

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