Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes

mercredi 1 octobre 2014

La sélection de l'été 2014 (Juillet-Août)

La sélection de l'été  2014 :


ALBUM DU MOIS :

Juillet :


Alex :
  Ah, Eno... J'en ai déjà dit beaucoup sur ce génie touche à tout (chez qui je préfère tout de même la carrière pop, Roxy et post-Roxy, jusqu'au chef-d'œuvre pop absolu Before & After Science). Un bémol cependant. Ses production de ces dernières années, bien que de qualité, m'enthousiasmaient moins. Et puis cette manie de produire LE groupe de stade du moment.... Si c'est pour sortir un Achtung Baby ou un Viva La Via Or Death & All His Friends, avec joie. Pour un Mylo Xyloto... Autant faire autre chose.

  Et puis vint ce premier album estampillé Eno.Hyde, plus tôt dans l'année. Attendu avec impatience et appréhension, il m'a vite rassuré. Un disque pop, déjà. Solide, qui plus est, avec quelques excellentes chansons. Pas un classique, mais un bon petit disque pop sans ratés dessus. Et vivant, joyeux, frais... Avec de l'envie dedans. Et de l'envie, apparemment, Eno et Hyde en avaient encore à revendre. Car voici que sort ce High Life. Si peu de temps après son prédécesseur. Alors évidemment surgit une autre peur : Est-ce qu'on ne nous refourguerait pas des chutes de studio, des faces B ? La réponse est catégorique (et vous vous en doutez si ce disque est album du moi) : Non. Ce disque se paie même le luxe d'être bien meilleur que Someday World. En quoi ? Me direz-vous. Et bien on ajoute à la fraîcheur pop une dose d'audace supplémentaire (déjà présente au niveau de certains arrangements sur le précédent). 

  Eno et Hyde brassent ici en effet les genres musicaux avec brio, dextérité et subtilité. S'enchaînent deu électrofunk pop irrésistible, un remix en direct d'afrobeat blanc (si vous ne pigez rien, écoutez ce sera plus simple), un morceau d'afrofunk syncopé avec chœurs typiquement Eno, un collage qui reprend les choses là où My Life In The Bush Of Ghosts s'était arrêté, et un final ambient pop contemplatif, avec cette espèce de vibe gospel qu'Eno fait transparaître régulièrement depuis qu'il chante dans une chorale toutes les semaines (cf le récent Albarn et "Heavy Seas Of Love").
  Et tout ça en nous transportant de bonheur, sans être pompeux ou un peu en dessous une seule seconde. Brillant.

"We're always one step behind him, he's Brian Eno / Brian Enoooooo" MGMT


Août :
Ty Segall - Manipulator
Alex :
  On aura tout lu sur cet album. Déjà, évacuons le poncif du "double album". Tout tient sur un cd, 55 minutes bien tassées. C'est plus qu'un Beatles de 1964, certes. C'est moins qu'un disque typique des années fin 80 à début 2000, rempli à ras-bord, durant de 70 à 80 minutes, comportant pour les 3/4 des chansons mineures. Ce n'est pas le cas ici. Du tout.
  Ensuite, on reproche souvent à Segall et à toute une partie de la scène garage californienne, ou plus largement aux groupes indés, d'être rétromaniaques à outrance. C'est en partie vrai, mais en musique on ne part jamais de rien. Qu'on parle de Coltrane, de Mozart, de McCartney ou de Kraftwerk, toutes ces personnes ont été influencées de façon très audibles par leurs prédécesseurs. Ce qui est intéressant, ça n'est pas à quel point on entend Love ou Pink Floyd à telle minute de tel morceau. Ce qui compte, au final, c'est : Est-ce que cette chanson est bonne ?
  Et là, Manipulator avance les arguments de poids. Et ce dès la pop song acide qui donne son titre à l'album, quelque part entre Eno, Spector, Thee Oh Sees et les groupes psyché sixties qui s'accomodaient volontiers d'électronique. Puis les perles s'enchaînent, de l'irrésistible "Tall Man, Skinny Lady", entre Bolan, Bowie et les Kinks avec une moiteur presque funk, en passant par la ballade "The Singer" qui convoque dans le même élan folk song avec arrangements de cordes, grunge, Ziggy Stardust, T. Rex, Hendrix.... Et je pourrais citer toutes les chansons. Du garage, du psyché, du hard, de la pop, du classic rock, de la folk, des arpèges à la Arthur Lee, du blues, de l'électronique primitive à la Silver Apples, des effluves de grunge, et j'en passe. Et tout ça avec un sens des textes, de l'interprétation et des arrangements proprement bluffants.
  Et là vous vous dites sûrement que mes deux derniers paragraphes sont tout à fait contradictoires. Dire que balayer cet album d'un revers de main pour son côté rétro est d'une stupidité sans nom, puis citer juste après des tas de gloires du passé auxquelles ces chansons font penser, c'est aussi un peu stupide. Sauf que là encore, on entend ces influences, certes. Mais elles n'écrasent pas de tout leur poids les chansons. Et on en vient au plus important, justement : ces putains de chanson. Car vous l'avez compris, il y en a, de la bonne, et à la pelle. 17 pépites, pas un déchet. Rare, d'autant plus dans le rock à guitares qui essaie de se faire connaître hors de son quartier. Presque un exploit. Et cette manie de manipuler toutes les musiques sans se préoccuper des étiquettes, de tenter différents genres musicaux dans un même album, voire dans une même chanson, pour donner à chacune d'elles une identité propre, est la marque des authentiques génies pop.
  Manipulator est donc un album dense mais dont l'écoute est plus fluide que la plupart des EPs sortis cette année, tous genres confondus. Rempli de grandes chansons arrangées avec une classe folle, interprétées avec fougue par celui qui semble désormais en passe de devenir une icône, il est absolument incontournable. Ce type est un grand, et désormais le monde entier le sait. Chapeau bas, Mr Segall.
Etienne : On retrouve le Californien pour un nouvel album solo et un double LP qui plus est ! ( oui oui ça se fait encore ) Il allie la richesses mélodique d'une pop très prononcée pour l'associer à la dureté du rock grâce à ses guitares hurlantes qu'il semble scarifier, frisant avec le garage ( quoi que beaucoup moins prononcé que ce à quoi il a pu nous habituer ). Le tout baigne dans un furieux nuage psychédélique 70's  Selon les morceaux nous voyageons entre le glam rock des New York Dolls, de T-Rex ou de Bowie ( certaines photos de lui traînant sur le net ne démentent pas l'inspiration en tous cas ! ), jusqu’au folk rock psychédélique de Thee Oh Sees, dont ils partagent le producteur pour cette album, Chris Woodhouse ( et ça s'entend ! ).

CHANSON DU MOIS :

Juillet :
Alex : The Drums et moi, c'est une grande histoire. Alors en lisant qu'on allait enfin avoir droit au successeur du grand Portamento, j'ai eu du mal à dissimuler ma joie. Mais cela n'était rien comparé à côté de celle produite par ce morceau, le truc le plus excitant que j'aie entendu depuis longtemps. Entre post punk (guitares abrasives, beat à la Suicide...), riff mastoc à la Black Sabbath, chant toujours aussi habité et magistral de Jonny, et synthés démentiels, on tient là un des morceaux de l'année. Et si tout l'album est à l'avenant, les Drums seront bientôt les maîtres du monde. J'annonce.

Août :
Etienne : Un putain de gros mélange qui dévaste tout sur son passage. Ce bijou fait parti d'un album qui sort le 13 octobre sur le label Female Energy Records ( oui ça vend du rêve ! ), faisant suite à un premier album sorti en 2012 et produit par notre Zdar national ( la classe quand même pour un premier album ).
Alex : Excellentissime titre de soul-pop électronique. Ca groove, c'est beau, c'est bon. Rien à ajouter.

Morceaux :
  • Hiphop/Rnb :
Alex : Cette collaboration improbable entre l'électronicien et le rapper fait des étincelles. Inventif, prenant aux tripes, toujours en mouvement, ce morceau de plus de 6'30" est un vrai feu d'artifice. Impressionnant.

Alex : Ce morceau produit par Four Tet est irrésistible, avec ses séquences de claviers rêveuses, ce beat simple mais qui va droit au but, et ce flow traînant. Grande réussite. 
Alex : Je triche un peu là-dessus, le premier morceau est sorti il y a un bail, mais je l'ai découvert cet été uniquement. Magnifique production (proche du Late Registration de Kanye West, avec des accents College Dropout aussi), cette "chanson de Noël hiphop" est une merveille. Ne pas oublier de souligner que le Shaman en question (un quasi inconnu) est très doué. Le second morceau, sorti quand à lui cet été, est à l'avenant. A suivre donc.
Alex : Comme à l'accoutumée avec MF Doom, on a affaire à de la haute couture. Il a eu la bonne idée de débaucher le jeune MC Bishop Nehru pour poser son flow impeccable sur les productions d'orfèvre du maître. Grand.
Alex : Une claque dans la face, toujours aussi jouissive. Ces deux-là n'en finiront jamais de nous ravir les tympans.
Alex : Une fois de plus, la sensibilité incroyable de ce type fait mouche chez moi. Il lui manque encore un petit je ne sais quoi pour vraiment exploser (des titres réellement aussi bon que sur Trilogy ?). Mais ça reste de la bonne came.
Alex :  Qu'il donne dans l'old school ou dans un son plus moderne, déstructuré et agressif comme ici, le talent de Common emmène tout sur son passage.
Alex : Du rnb, de l'électro, de la pop ? Peu importe, c'est de très haute volée, grâce à la voix qui emporte tout sur son passage et à la production qui la met en valeur avec beaucoup de justesse.
Alex : Un message de la Lady concernant les émeutes aux US de cet été. Ca fait plaisir de l'entendre à nouveau, aussi en forme. On a hâte d'entendre la suite.
Alex : Banger, oui, commercial, oui. Bon ? Aussi. Surtout le 1er morceau.
Alex : La chanteuse de l'excellent "American Boy" (single de l'été parfait, by Kanye West, vous vous en souvenez sûrement), est de retour après de discutables aventures (Guetta...). Rien de cela ici, juste du rnb éminemment sensuel d'un côté. Et de l'autre une ballade, certes over-the-top, mais néanmoins intéressante. Retour réussi.
  • Rock :


Traams - Selma  COUP DE COEUR
Etienne : Le single de l'indispensable EP rock de ce mois, Cissa. Décidément ce mois de juillet est rock au plus au point.

Fat White Family - Cream Of The Young COUP DE COEUR
Alex : Ce mélange furieusement sexy entre le second Suicide, la surf music, le garage californien et la pop anglaise la plus embrumée nous fait entrevoir ce que donneraient les chansons des MGMT s'ils étaient un peu plus sulfureux. Eh bien ce serait très, très bon.  

Alt-J - Left Hand Free

Etienne : Alt-J comble de nouveau notre curiosité ce mois ci avec un nouvel extrait de son prochain album, This Is All Yours. Et d'un coup de maître ils déjouent tous les pronostiques et les jugements hâtifs de déçus, tels moi, du premier single dévoilé le mois dernier, comme je vous disais dans le précédent bilan mensuel. C'est donc un grand écart que nous fait faire le groupe en passant d'un morceau électronique, Hunger Of The Pine, à ce nouveau morceau, lui électrique. On y découvre alors un versant encore inconnu du groupe, celui d'influences rock n'roll et bluesy, faisant notamment penser à l'univers des Black Keys. Je dois vous avouer que ce morceau m'est beaucoup plus excitant et balaye d'un riff ma peur d'un album "commercial", montrant que leurs "mains" sont encore biens "libres", relançant mon attrait pour cette sortie. Alors chapeau pour ce jeu de com' impeccable.
Alex : Un morceau très intéressant et prometteur pour l'album.

Interpol - All The Rage Back Home
Etienne : Après un teaser mis en ligne début juin et tourné dans un studio New-Yorkais, annonçant la sortie d' El Pintor, le 5ème album studio du groupe de rock Etat Unien, voici le single tiré de ce même album. Celui sortira le 8 septembre prochain et mettra ainsi fin à 4 ans de silence radio pur le groupe. Et pour ce "retour" ils s'accompagnent ni plus ni moins que de Brandon Curtis ( bassiste et clavier des Secret Machine ), Beck et Bon Iver. Dans ce single  Interpol reste fidèle à son rock 00's et sans révolutionner le genre il fournit un morceau masculin et énergique, à l'image de son clip en soi. Ce n'est cependant pas le premier titre de l'album que nous avions pu entendre, puisque depuis mi juin, sur leur compte you tube, est disponible deux autres titres de l'album en version live : My Desire et Anywhere. Ceux ci semblent moins tubesques que le single, mais nous attendrons la sortie de la version studio pour en juger.
Alex : Quand un des groupes majeurs de mes années collège / lycée est de retour, je ne peux qu'écouter ça avec attention. Et peu importe s'ils ne se réinventent pas, qu'ils arrivent à retrouver l'alchimie de la période dorée de leurs deux premiers albums sans Carlos est déjà un petit miracle. Merci les gars.

Half Japanese - In Its Pull
Etienne : Après 13 ans d'absence, revoilà le groupe de "Lo-Fi Punk" / Noise Punk pour un nouvel album, Overjoyed. Voici le génial single In Its Pull. Entre rock garage et punk, le le groupe nous prouve qu'il n'ont ni perdu leur son "amateur", ni leur esprit barré, ni leur Gibson.

Death From Above 1979 - Trainwreck 1979
Alex : Ce titre alterne avec brio couplets rock crasseux et lourds et refrains fédérateurs et plus poppy, avec chœurs et piano. Un peu borderline question de bon goût, mais ces funambules restent, certes vacillants, sur le fil quand Skip The Use et autres tâcherons tentant de faire la même chose depuis 2001 sont se sont écrasés plusieurs centaines de mètres avant.

Ex Hex - Don't Wanna Lose
Alex : Punk féminin plus claviers primitifs, ça donne quoi ? Une chanson très excitante madame !

Deerhoof - Exit Only
Alex : Bourrin, fédérateur... Très Pixies (les chansons de Kim Deal surtout). J'adore.

Thurston Moore - The Best Day
Alex : Le grand Thurston revient en forme avec cette vignette pop / rock / folk / slacker.

  • Pop :
Etienne : Tony Allen, célèbre batteur de Fela Kuti, fondateur de l'Afro Beat, revient cette année avec un album solo et se paye les services de Damon Albarn pour le chant et le piano. En résulte un single sublime où les rythmes inimitables de Tony Allen se mélangent avec la sobre voix de Damon Albarn et une basse sautillante, le tout en avant gout de la sortie de "Film of Life" le 21 octobre prochain sur le label Jazz Village ( sous label d'Harmonia Mundi ). Ce n'est cependant pas la première fois que les deux hommes collaborent ensemble, ce fut notamment le cas sur le groupe Rocket Juice And The Moon, formé avec Flea et dont les ressemblances musicales sont d'ailleurs à souligner, plus particulièrement la ligne de basse que nous avions pu écouté sur leur morceau poison. Il ne serait donc pas incongru de penser que le bassiste des Rod Hot' puisse être à l'origine de la ligne de basse de Go Back, mais cela ne demeure que pures spéculations de ma part.

Foxes In Fiction - Shadow's Song COUP DE COEUR
Alex : Toute en arpèges de guitares délicats, avec cordes, claviers et basses rêveuses, noyée dans la reverb, cette chanson s'écoute comme une ballade en apesanteur, quelque part entre Tame Impala, Pink Floyd, Grizzly Bear et Mercury Rev. Dans son genre, c'est assez imparable et désarmant. Morceau larmichette du mois.

Secret Cities - Bad Trip 
Alex : Ce titre pop rêveur et, il faut le dire, assez parfait dans son genre, mérite toutes les louanges. Si vous aimez les chansons bien écrites, les voix divines et les arrangements ciselés, c'est par ici.

Christopher Owens - Nothing More Than Everything To Me 
Alex : Mon chouchou, auteur avec Girls de quelques-unes des plus belles pages de la pop des ces dernières années, revient en grande forme avec un album qui s'annonce absolument génial. Une certaine idée de la perfection pop, dans la droite lignée de Chris Bell ou Gene Clark.

Baxter Dury - Pleasure
Alex : Le petit génie l'a annoncé, un album va sortir, et pour tous ceux qui ont écouté les précédents, c'est une excellente nouvelle. Ce morceau introductif est d'ailleurs de très bonne augure, dans un genre plus sombre que son précédent effort. Disons, moins ensoleillé et plus proche de ce qu'il faisait avant, avec davantage de synthés. Excellent, comme d'habitude.

Ibeyi - River 
Alex : Un de mes tubes de l'été. A deux voix et des arrangements très 2014, ces deux jeunes femmes signées sur XL Recordings ont fait mouche. En prime, le clip part d'une excellente idée de mise en scène.

Etienne : Un nouveau titre de Bon Iver c'est toujours un événement. Il ne réinvente rien dans son style, mais pose un nouvelle pierre dans l'édifice, qui tel l'architecture inca, a besoin de tous ses constituants pour s'élever et perdurer. Mais ne vous réjouissez pas trop vite, le morceau n'augure pas un nouvel album, mais fait simplement parti de la Bo du prochain film de Zach Braff, Wish I Was Here.

Spoon - Do You
Alex : La moisson de grands disques pop d'annonce pléthorique cette année. Cette chanson le prouve une fois de plus, Spoon devient un groupe incontournable, une valeur sûre de la pop qui vit avec son temps et ne se permet pas de sortir un seul morceau mineur. Que c'est bon !

Sufjan Stevens - A little Lost (reprise d'une originale de Richard Russel)
Alex : Sufjan marche sur l'eau depuis déjà quelques années, et ils sont rares les moments durant lesquels il descend de son piédestal, tout en haut du panier pop. Cette reprise en apesanteur ne va pas me contredire. Et tout cela lui semble tellement facile...

Literature - The English Softhearts
Alex : Ce titre résume tout ce qui a fait les grands jours de la pop indé anglaise des 80s : guitares qui carillonnent, voix claires, mélodie irrésistible, ligne de basse entraînante et synthés désuets. Comment résister à cette pop song impeccable ?

Woodkid - Do You Love Me After All
Etienne : L'artiste français, Yoann Lemoine, a ce mois-ci annoncé mettre entre parenthèse sa carrière musicale pour se concentrer sur sa véritable et première passion : le cinéma ! Ce n'est pas sans rappeler un autre artiste français, qui s'est aussi largement fait connaître à l'international, ce qui lui a permis financièrement de produire ses films, je parle bien sûr de Quentin Dupieux, alias Mr. Oizo. Woodkid accompagne cette petite lettre d' "adieu" par une sympathique démo d'un morceau enregistré "en une nuit" ( pour un nouveau jour ? ). On le retrouve ici en toute sobriété, loin de ses morceaux ultra produits, seul avec sa voix ( on aime ou pas l'artiste, mais il faut lui reconnaître une très belle voix ) et son clavier. 

Jessie Ware - Share It All
Alex : Un peu banal, certes, mais bien fait. Ce morceau entre pop vaporeuse, trip hop et rnb qui a écouté the XX, est agréable. C'est tout, mais c'est déjà pas mal.
  • Folk :

Tweedy - Wait For Love
Alex : Autre morceau enchanteur, cet extrait de l'album solo du leader de Wilco prouve que ce type n'est décidemment jamais à court d'inspiration. Très bon.


Conor Oberst - You Are Your Mother's Child
Alex : Particulièrement touchant, ce morceau très simple mais réussi atteint son but : faire frissonner votre épiderme avec une voix et le bois d'une guitare seulement. C'est beau quand même.
Alex : Avec la participation de Jon Brion et Fiona Apple, ce morceau de folk pop tout en émotions est une vraie réussite, à la fois enlevé et touchant.
  • Electro :

SBTRKT - New Dorp. New York    COUP DE COEUR
Alex : Portée par la voix d'Ezra Koening, cette nouvelle livraison de SBTRKT joue sur le terrain du minimalisme dansant (mais un chouia inquiétant). Koening chante divinement bien, la production est pile poil où il faut, et le morceau est simplement irrésistible. Très bon.

Kim Brown - Other People's Space
Etienne : Le son deep house de l'été : clair et mélodieux, rythmique et rêveur.

Matrixxman - Eternal
Etienne : Encore de la deep house, très percussive cette fois ci, mais toujours aussi estivale !
Alex : Le plus intriguant des trip-hoppers a trouvé un nouvel alter ego féminin à la hauteur de sa musique, et ressorti les synthés dégoulinants et tout en arpeggiators du Moroder de la grande période. Et ça fonctionne.

Etienne : Pour fêter les 20 ans de la sortie de son superbe titre de techno minimale The Protein Valve, le légendaire Dj de détroit nous sort un édit 2014 du moreau. Sans dénaturer la simplicité du son, il arrive à mettre un bon coup de verni avec des boîtes à rythmes plus perçantes, mais toujours aussi sombres.


Octave Minds - In Silence
Etienne : Le mélange incongru du célèbre Dj Allemand Boys Noize et de l'inclassable canadien Chilly Gonzales donne un très suave titre de chillwave aux accents jazzy. Rien de révolutionnaire mais la sensibilité et la pureté des sons font toute la qualité de de ce morceau. Tout ça pour dire qu'ils sortent un album en septembre. 
Alex : Ce morceau, assez contemplatif, est une belle réussite. Gonzales fera-t-il de toutes façons quelque chose de mauvais un jour ?

Patricia - Drip Dawn
Etienne :  Extrait d'un Ep à venir chez Spectral Sound ( sous label du très bon Ghostly International ) pour le 25 août. Le ton est donné avec ce beat ultra deap et bien durty à la limite de la saturation. L'énergie délivrée par cette techno y est brute et animale, malgré le désuet nom de "Patricia". 

Alex : Si vous n'êtes pas allergiques à la trap music et aux bangers du genre, vous allez comme moi vous régaler à l'écoute de cette nouvelle petite perle du producteur décidemment borderline niveau bon goût mais très doué.
Alex : 2e extrait entêtant de l'album  homonyme à paraître bientôt. Je ne suis pas convaincu à 200% mais ça reste un single de qualité. A réécouter dans l'intégralité de l'album.
Alex : Je ne sais pas si on peut parler de drone ou d'ambient à propos de cette musique-là, mais c'est ce qu'elle m'évoque. Un morceau aride, de grands espaces désolés, un mood post-apocalyptique. J'adore.

Nicolas Jaar - The Hellen Hollins Singers "Consolation" (Nicolas Jaar Edit)
Alex : Pour consoler les Chiliens déçus de leur éviction de la coupe du monde, Nicolas Jaar a sorti ce remix ma foi fort sympathique. Facile, mais frais, et immédiat. On prend. 
Fakear - La Lune Rousse
Alex : Un chouia facile, mais de saison et fait avec suffisamment d'amour et de talent pour que je veuille en parler ici, cette comptine house-pop ravira les oreilles des plus sensibles d'entre vous.

Etienne de Crécy - Night (Cut The Crap) (Superdiscount 3)
Alex : Ce morceau ne m'a pas complètement convaincu, c'est souvent très facile et un peu putassier. Mais il y a de bons moments, et puis ça reste de Crécy, j'ai envie d'être indulgent avec lui. Ca passe pour cette fois. 

Alex : Cette chanson me met mal à l'aise. Ni pop, ni rnb, ni électronique, elle est un peu de tout ça et rien à la fois. Et puis ce son... Mi-horrible (les effets sur la voix), mi-génial par moments.... Car quand on la réécoute, on perçoit derrière l'aspect superficiel et brillant une vraie bonne chanson, bien écrite et inventive dans ses arrangements. Reste à passer la barrière de la production pour l'apprécier réellement, donc.

Alex : Très belle sortie électropop de la part de ce grand fan de Bowie. Artiste à suivre.

Alex : Entre UK Garage et house plus éthérée et rêveuse, ce titre accrocheur nous entraîne rapidement dans sa transe. Joli.

Gesaffelstein - Bankrupt Remix (originale de Phoenix)
Alex : Du très bon boulot. Intro très pop, qui bifurque vers un son plus électronique qui s'assombrit de plus en plus, jusqu'au break à partir duquel la chanson de Phoenix n'est plus qu'un lointain souvenir et où Gesa fait du Gesa, avant un retour final à la pop, version désabusés. Excellent.
  • Soul/ Disco / Funk :
Living for the city ( Leftside Wobble Rework )
Etienne : Reprise du morceau de Stevie Wonder ?









Albums :


ON A ADORE :

Etienne : GENIAL ! Un EP dont le rock et moi avions besoin l'un comme l'autre. Ce punk rock psyché sera, sans aucun doute, vous charmer au plus au point.
Alex : Amen. Concision et talent sont au rendez-vous, cet EP est une tuerie.

Etienne : Le groupe Texan nous propose un grand plongeon dans le rock psychédélique 60's. Rien ne nous est épargné : la reverb à n'en plus finir, la production et les sons acides d'époque, des guitares incisives à point.
Alex : Le groupe  revient à un son plus proche de celui de Directions To See A Ghost, mais on sent dans la charpente des morceaux qu'il est passé par la case pop, et que les transes psyché de jadis vont désormais faire place à d'acides popsongs. Et ce n'est pas une mauvaise chose. On a là une preuve de plus que le virage entamé était bon, et que ces types sont non seulement brillants, mais sur une lancée très prometteuse. Un très grand EP.
Marc Almond - The Dancing Marquis
Alex : La voix de Soft Cell, qui a bercé mon adolescence avec son groupe mythique, est de retour et en grande forme. Et apparemment, presque tout le monde s'en fout. Pas moi, en tous les cas. Ses chansons pop arrangées avec soin, interprétées par sa voix précieuse qui pourrait chanter le bottin et empoter mon adhésion quand même, baignent dans une ambiance cabaret donnée dès la pochette et le titre de l'album. Mais du boogie pour boys qui donne son nom à l'album, aux gospels pop avec cordes et choristes black qui font le pont entre un cabaret anglais et Vegas, au retour aux sources électroniques "Worship Me Now", le maître mot reste la fantaisie. Et de fait, on ne s'ennuie pas un seul instant. Cette ambiance assez indescriptible et ces arrangements éculés créent une sorte d'impression de confort et de sérénité, on se sent comme chez soi sur cet album (même si comme moi vous n'avez jamais mis les pieds ni dans un cabaret ni une boîte gay). Comme si Almond était un vieux pote / oncle /... perdu de vue depuis trop longtemps, mais avec qui on est à l'aise  lors des retrouvailles, comme si l'on venait de se quitter à l'instant. Un bonheur simple mais total.
PS : les 2 remixes sont mauvais, mais ça tout le monde s'en fout et à juste titre, les remixes de fin d'album c'est rarement une bonne idée. Il suffira donc de les zapper.
Alex : Pfiou, comment décrire ça... Glam britpop électrobricolo indé punk slackerfolk nineties power pop braillarde brouillon ? Oui comme ça : jouissif ! Je vais être très, très nul pour parler de ce disque dont je ne sais que dire à part qu'il me fait énormément de bien. Alors écoutez-le, appréciez, remerciez-moi et dites-en ce que vous en pensez ici en commentaires, vous ferez ça mieux que moi.
Alex : La plus célèbre section rythmique de Jamaïque sort un album, ce n'est pas banal. Et il est vraiment très bon. Le duo infernal nous a concocté un dub de toute beauté, ou l'électronique et la production résolument moderne nous plongent en immersion totale dans l'univers onirique et sous-marin évoqué par le titre et la pochette. Si vous voulez des méduses rasta fluorescentes, c'est par là. Plus sérieusement, dans un genre aussi éculé que le dub, sortir une telle réussite en 2014 montre bien le talent infini de ces types qui savent se renouveler sans se trahir avec une justesse incroyable. Depuis le temps qu'ils creusent leur sillon, leur rendre davantage justice me paraîtrait de bon goût.
Etienne : Un grandiose album dont le nom suffit à le décrire et où cet anglais manies l'instrument électronique avec virtuose pour délivrer un somptueuse symphonie noise. Merci à Rabbit pour la découverte !

ON A APPRECIE :
Etienne : "Mais p**** qui a rayé mon CD d'Every Days Robot de Damon Albarn ?! Ah mais finalement ça rend pas si mal". Voilà le concept de l'album. L'anglais nous "code" ainsi de l'électro pop minimaliste sur fond de bugs sonores et saccades informatiques, le tout surplombé par sa voix qui n'est pas sans rappeler celle de son compatriote ex-Blur. 

Alex : il aurait presque fallu créer une catégorie "on n'a pas tout compris mais desfois c'était bien quand même", pour classer cet album. Rempli de beats concassés, de passages bruitistes d'autres planants et d'autres outrageusement pop, cet album démesuré est assez inclassable. Faites l'expérience par vous même. 
  Merci à tous pour vos passages et vous commentaires, et à très bientôt pour d'autres chroniques. En espérant que vous fassiez ici de belles découvertes musicales.
  Pour ceux qui suivent nos tops avec assiduité, le prochain sera un top de la rentrée (septembre /octobre), qui s'annonce très, très dense.


Alex & Etienne