Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes

mercredi 23 juillet 2014

Traams - Cissa ( 2014 )


     Après un EP puis un album sorti au cours de l'année 2013, le trio indie rock anglais signé chez Fat Cat Records ( label ayant hébergé Animal Collective )  sort un nouvel EP en ce mois de juillet. Pas de changements dans le son : c'est toujours aussi bon ! Sous cette vague étiquette indie rock se dissimule en fait un mélange de punk pour le côté explosif et archaïque, de krautrock pour le versant psyché et par ses rythmes et de rock 00's pour la forme musicale. On navigue alors entre Pavement, Sonic Youth, Temples ou The Strokes, mais avec ce côté branleur propre aux anglais. Les morceaux sont ainsi vites torchés, par peur de la monotonie peut être, là encore on ressent l’influence du punk. Pourtant leur look, bien loin de celui de Richard Hell, inspire plutôt celui des Weezer.
     L'EP nous emmène par ses quatre premiers morceaux entre punk et rock, puis le virage s'effectue sur les deux derniers titres pour finir sur une note beaucoup plus krautrock, donc psyché, donnant une autre tournure plus profonde à leur travail. 


Se détache de ces 5 titres le plus tubesque Selma, faisant penser à un bon Strokes en plus incisif et plus spontané, plus punk en soi !


Le groupe ne révolutionne donc rien dans son genre, mais le sublime d'un chef d'oeuvre de plus et le fait perdurer dans ce monde de débâcle commerciale. Mais ne soyons pas trop mécontent, ce mois de juillet 2014 semble être un excellent cru pour le rock, alors profitons en. 

Pour écouter :

Pour plus d'infos :

Etienne


dimanche 20 juillet 2014

I'll Never Smile Again - Tommy Dorsey & his Orchestra Feat Frank Sinatra & the Pied Pipers ( 1940 )


     Pour continuer dans les vieilloteries, plongeons nous en l'an 1940 pour les débuts de Frank Sinatra, qui commence alors sa carrière en tant que soliste dans l'orchestre du tromboniste état-unien Tommy Dersey, le 26 janvier 1940. C'est en posant sa voix dans l'orchestre qu'il se fait ainsi connaitre et son premier grand succès sera alors I'll Never Smile Again enregistré cette même année 1940 avec le groupe vocal The Pied Pipers chez RCA Victor. Ce titre resta d'autant plus dans l'histoire car il fut le premier à être N°1 dans le tout nouveau classement des meilleurs ventes de disques publié par le fameux magasin Billboard ( il le restera 12 semaines ), dont le premier classement sortit le 20 juillet 1940 et dont nous fêtons l' "anniversaire" aujourd'hui même. Ce Music Popularity Chart, qui paraîtra alors de façon hebdomadaire, fait suite aux  Hit Parade qu'ils firent paraître à partir du 4 janvier 1936. 


Tommy Dorsey et Frank Sinatra
au RCA Studio de Nashville en 1941
     Pour ce qui est de Frank Sinatra, il restera 2 ans dans l'orchestre de Tommy Dorsey, y enregistra une centaine de morceaux dont de nombreux tubes qui lui permettront de se lancer dans sa légendaire carrière solo, qu'on lui connait, à partir du 19 septembre 1942.


Etienne

lundi 14 juillet 2014

Frankie Valli & The Four Seasons - Can't Take My Eyes Off You Live 1967

 
  Je ne vais pas faire dans l'originalité, mais comme un certain nombre d'entre vous (pas tant que ça apparemment vu le peu de programmations...), je suis allé voir le Jersey Boys de Clint Eastwood au cinéma la semaine dernière. Je ne vais pas vous faire la chronique détaillée du film ici, sachez juste que je l'ai énormément apprécié, qu'il m'a ému comme aucun film ne l'avait fait depuis un certain temps maintenant. Alors oui, il y a des petits défauts, certains choix scénaristiques ou de mise en scène peuvent être discutés (mais c'est tout le temps le cas non ?), et de manière générale je me suis fait la même réflexion qu'à chaque film que j'ai vu récemment, c'est-à-dire "Il manque une heure, une heure et demie à ce film".
 
  A ce propos, je ne sais pas si ce sont les codes de Hollywood (la masse a du mal à ingurgiter un film de plus de 2h30, sauf si c'est un Peter Jackson, au moins un qui arrive à s'imposer sur ce point-là), ou l'effet des séries qui développent de plus en plus des narrations ambitieuses et ce sur un temps beaucoup plus long, mais le constat est là. Je trouve la plupart des films un peu bâclés. Généralement la mise en place est bonne, et puis au milieu ou aux trois quarts du film, tout se précipite et des évènements ou situations qui auraient mérité d'être développés se retrouvent bouclés en 20 minutes avant le dénouement. Mais c'est hors-sujet.
 
  Donc bref, j'ai adoré Jersey Boys, pour tout un tas de raisons. Et avant tout pour la musique sur laquelle se base le film. C'est à dire celle des Four Seasons. Pour être plus précis, celle de Bob Gaudio, souvent cosignée par le producteur Bob Crewe en tant que parolier, et incarnée par Frankie Valli, le charismatique chanteur lead du groupe. Cette musique, directe, accessible, pop, sans détours, sans embrouilles, peut être résumée ainsi : une mélodie qui tue, un chanteur phénoménal, un groupe impeccable, des arrangements ciselés et des chœurs divins. Un peu les mêmes ingrédients qui m'ont fait adorer la pop baroque/psyché/sunshine des sixties triomphantes, et qui font tout le sel de cette pop américaine de très grande classe. Un peu dans la lignée de ce que Sinatra a fait dans ses grands jours (son sommet Watertown a d'ailleurs été en partie composé par Gaudio), avec des chœurs divins (pensez Beach Boys), et un Frankie Valli hallucinant vocalement, entre falsetto haut perché et chant plus grave et rugueux, comme un croisement entre le Sinatra crooner et une version blanche de shouters rythm'n'blues à la James Brown. Fascinant.
 
  Je pourrais vous parler de nombreuses chansons issues de cette formule magique, mais celle qui m'obsède le plus en ce moment, que j'écoute au moins quinze fois par jour dans trois ou quatre versions différentes, que j'ai en tête toute la journée et que je chantonne au travail, c'est celle-ci. Can't Take My Eyes Off You.  Qui apparaît dans une scène-clé particulièrement émouvante du film, d'ailleurs. Et que vous connaissez sûrement dans une autre version (au hasard, Gloria Gaynor, disco). Mais oubliez tout ça, et mettez ce live pour une émission de télé, de 67.

  La chanson d'amour parfaite non ? Si vous n'avez pas les yeux qui brillent, c'est que vous êtes probablement atteint d'un degré assez élevé d'insensibilité (le même test fonctionne avec I am the Cosmos de Chris Bell). A la fin d'une telle chanson, personnellement, je ne peux que sourire bêtement, les yeux un peu humides, claquer des doigts éventuellement. Avoir envie de déambuler seul sous la lumière des lampadaires à Nantes. Appeler un proche, lui envoyer un message d'amour. Aller dans un bar et offrir un verre à qui j'y rencontrerais. Ressentir ce mélange de bonheur béat et de mélancolie lucide qui fait les grands moments de l'existence.
 
Allez, filez m'écouter ça. Et appuyez sur repeat s'il vous plaît.
Et puis si vous êtes sages on parlera de Sherry, ou de Watertown...
 
 
 
Alexandre
 
 

lundi 7 juillet 2014

Pete Drake And His Talking Steel Guitar - Forever (1964)

 
 
  Un classique, que dire de plus ? Avec sa Talking Steel Guitar, Pete Drake était (sans le savoir ?) un pionnier du son. 1964 ! C'est fou quand on écoute ça non ? Les prémices de la talkbox, à la Zapp & Cie, des triturations vocales omniprésentes désormais (Kraftwerk, Daft Punk, Moroder, le vocoder, l'auto-tune, James Blake, même Coldplay et Bon Iver...), mais incroyables à l'époque. Exceptés quelques chercheurs de sons barrés et géniaux (Joe Meek...). En revanche, niveau genre musical, ici on ne fait ni de l'électro, ni du funk synthétique mais de la pop américaine (doo-wop/country/folk). Et il ne s'agit pas que d'un gadget sonore, le morceau est très bien composé, arrangé et interprété. C'est de l'orfèvrerie pure.
 
La grande classe.
 
Filez m'écouter ça.
 
 
Alex